L'article en ligne avait été publié dans l'Indépendant, édition du samedi 2 avril 2005.

Anne-Marie, Thierry et Yvon sont les maîtres du mystère, en tout cas jusqu'au week-end prochain

Photos archives, Avril 2004, Le Chasseur

L'information n'est officielle que depuis hier matin, obtenue grâce à une indiscrétion monnayée auprès du groom de l'hôtel Palm Beach du Chalabreil, Badaluc le XXXVIIe sera Chalabrois les samedi 9 et dimanche 10 avril. Prince de l'éphémère, sommité de la finance et ambassadeur du blanchiment de devises, Badaluc sera accueilli à bras ouverts, samedi à partir de 18 h sous les lampions de la halle. Les autorités averties ont, séance tenante, ajourné tous leurs rendez-vous afin d'accueillir avec le faste qui sied, le fier descendant d'une lignée magique.

Réglé comme du papier à musique, le protocole officiel n'a rien laissé au hasard, ce qui n'a pas empêché Badaluc le 37e de dépêcher quelques émissaires de confiance. Calepin en main, Anne-Marie, Thierry, Yvon et Guido ont été vus répertoriant un à un les innombrables coupe-gorge qui font la particularité de la cité d'Eissalabra, afin de prévenir tout coup tordu. Magnanime mais néanmoins méfiant, Badaluc se souvient que tout petit, à la veillée, il avait entendu parler d'un arrière grand-père invité jadis par les Festejaïres du Cours Colbert, et que personne n'avait jamais revu... Mais les temps ont bien changé, et c'est un Badaluc XXXVIIe du nom qui franchira les portes de la ville, le samedi 9 avril, absolument rasséréné, muni de tous ses certificats de garantie.../...

.../... A moins d'une anicroche de dernière minute, un grand rassemblement se tiendra dimanche aux alentours de 17 h 30 à la Métairie de la Ville. Le quartier le plus chaud de la cité du Kercorb, depuis lequel chacun garde depuis 1789, un oeil méfiant sur la demeure des Mauléon.

La traditionnelle visite effectuée par le monarque issu de la divine lignée des « Badaluc » est programmée pour la mi-mois d'avril. Les journées du samedi 19 et dimanche 20 avril ont été décrétées jours de liesse par les édiles du Kercorb, lesquels peaufinent fiévreusement tous les détails d’une réception, qui sera comme à l’habitude, réglée au cordeau.

Bon enfant, le chef du protocole n’a pas fait mystère d’un programme qui sera appliqué à la lettre. Samedi à partir de 17 h sous la halle aux blés, les honneurs officiels seront rendus à Badaluc le 55e. Dès 21 h, les musiciens de la banda Entre-Nous assureront un tour de fécos sur les boulevards de la cité. Un intermède attendu qui permettra à nos concitoyens de laisser éclater ce bonheur qu’ils contiennent au plus profond d’eux-mêmes, toute l’année durant. Instant de grâce qu’ils prolongeront par la traditionnelle sauterie de fin de soirée dans le cadre du théâtre Georges-Méliès.

Dimanche à 16 h 30 sous la halle, et seulement s’il y a lieu, interviendra le jugement de sa Majesté Badaluc LV. A ce sujet, la mutuelle des carnavaliers invite ses adhérents à venir peser de tout leur poids sur la décision des hommes en robe, fieffés et incorrigibles inquisiteurs. Si toutefois ces derniers restaient de marbre, le rendez-vous donné sur la place qui jadis recueillit des mugissements exprimant tous un très net mécontentement sera hélas honoré. Au grand dam du seul et unique chauffeur certifié par le Prince de Carnaval, qui en un peu plus de trois décennies, voire quatre, n'a jamais réussi à recouvrer les frais de la course retour inscrite au contrat.

Les Amis de Badaluc souhaitent à toutes et tous une excellente édition de Carnaval 2025.

Le pilote attitré de sa Majesté Badaluc nourrit une confiance très limitée envers nos magistrats

L'article mis en ligne avait paru dans l'Indépendant, édition du jeudi 15 avril 2004 

Photo archives, Avril 1997

A quelques heures de la venue en Kercorb de sa Majesté Carnaval, de la lignée le XXXVIe, les musiciens de l’OPVC font la une de la presse spécialisée, à travers les conclusions d’un sondage entièrement acquis ou presque, à leur faveur. Voici en exclusivité, et en avant-première nationale, les résultats d’une enquête qui ne laissera personne indifférent.

Si 52% des Chalabrois avouent aimer le carnaval, 35% préfèrent Fluris, tandis que 13% se contentent de faire des tours de ville sous la pluie. Les dates des 17 et 18 avril conviennent à 43% de nos concitoyens, contre 31% qui auraient préféré le week-end de l’Ascension, 18% le 14 juillet, 0,1% réservent leur avis. Si 68% des Chalabrois trouvent que les musiciens restent trop longtemps dans les cafés, 75% avouent en profiter pour aller boire un coup. 38% des sondés reconnaissent qu’il faut brûler Badaluc, mais 24,5% souhaiteraient le voir noyé, 7% étouffé par des confettis, et 3% seraient d’accord pour le punir en le nommant président du comité des fêtes.

Photo archives, Mars 1996

La cote de popularité de l’OPVC pique parfois du nez, puisque seulement 20% du milieu mélomane se déclare satisfait par les prestations fournies. Il faut ici marquer un bémol, car à l’annonce du montant du cachet perçu par les musiciens, 99% des sondés disent qu’ils les trouvent très bons.

Photo archives, Avril 2002

Enfin, à la question : « Dans quel sens faut-il faire le tour de fécos ? », 100% des personnes interrogées ont coché la case : « Dans le bon sens ! ». En marge de ce sondage, tout à l’honneur des filles et fils spirituels des virtuoses de l’harmonie-fanfare de l’Avenir du Kercorb, ces derniers nous demandent de préciser que les personnes désirant postuler à la fonction de grosse-caissiste, sont invitées à ne plus téléphoner. Crise oblige, le poste vient d’être supprimé, purement, et simplement.

NDLR : Le questionnaire de ce sondage avait été établi au début des années 2000 par le regretté Jean-Jacques Conte, trompettiste et éminent compagnon de l'OPVC. 

Un sondage que nos petits écoliers de la maternelle n'auraient pas contesté

De gauche à droite, Aurélien Moralès, Laura Teisseyre, Samuel Tur y Tur, Alicia Garros

Photo archives, Mai 1992 

Bref séjour pour Badaluc, néanmoins choyé par un formidable staff technique

Dimanche 7 avril, les platanes de la place Charles Amouroux voyaient monter vers eux de noires volutes de fumée, c'est que sa majesté Badaluc LIV finissait de quitter le devant de la scène. Triste fin pour triste sire, le prince du metrix, le maître de l'épissure, le roi du triphasé payait au prix fort son comportement alternatif. Pourtant, vingt-quatre heures auparavant et depuis le Pont-Neuf, ce fier descendant d'une parenté prestigieuse avait bénéficié d'une arrivée triomphale.

L'instant avait été solennel, rehaussé par la présence d'une délégation d'athlètes, pointures sportives qu'une ministre clairement illuminée, pour ne pas dire allumée, allait présenter un peu plus tard. Ils étaient les acteurs survoltés d'une parade offerte conjointement sous la halle et dans les eaux cristallines du Blau, lors d'une cérémonie d'ouverture, que nos concitoyens auront eu la primeur de découvrir, sans bourse délier.

A la nuit tombée, un cortège de masques envahira le tour de ville, l'ensemble emmené par des solistes ne se privant pas d'envoyer les watts. On saura plus tard et donc presque trop tard, que sous son bob, le présumé expert en fil rouge et fil vert était en réalité un parfait imposteur. La bienséance oblige à passer sur certains détails, tous plus accablants les uns que les autres mais la coupe était bien pleine. Le jour d'après, le tribunal d'inquisition avait les mains libres pour s'abstenir de prononcer une quelconque amnistie, et ce malgré les imprécations de « Mestre Rema Salsa ». Avocat de la défense à jeun d'avoir sauvé un seul de ses clients après plus de cinquante ans de plaidoiries. Ainsi se terminait la visite d'un affligeant mystificateur, en présence d'une multitude déconfite et en pleurs.

Même masqués, les artisans de ce brillant succès carnavalesque se reconnaîtront. Vers eux vont nos plus vives félicitations et pour toutes celles et ceux qui brûlent de remettre cela, qu’à cela ne tienne, à l’année prochaine. Badaluc LIV a vécu, vive Badaluc LV !